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La leçon Le prêt
Le concept de prêt
Le prêt consiste à permettre à un tiers de jouir d'une chose sans contrepartie. Il est qualifié de 'âriya car il est dépourvu (ta'riya) de contrepartie.
Le jugement relatif au prêt
Le prêt fait partie de l'entraide dans le bien et la piété. Il est donc prescrit par le Coran, la Sounna, le consensus et l'analogie. Comme le prêt fait partie des contrats révocables, il est permis à chacune des deux parties de le résilier. Par ailleurs, le prêt est un acte recommandé permettant de se rapprocher d'Allah en raison de ce qu'il comporte comme bienfaisance, possibilité de satisfaire les besoins des gens et diffusion de l'affection et de l'amour parmi les gens. Il est encore plus indiqué lorsque le propriétaire du bien peut s'en passer alors que celui qui l'emprunte en a grandement besoin. Un prêt est effectif suite à la prononciation de toute parole ou formule ayant la signification du prêt.
La sagesse expliquant pourquoi le prêt est prescrit.
Il arrive que l'être humain ait besoin de jouir d'un bien qu'il n'a pas les moyens de posséder ni de louer. D'autre part, certains n'ont pas la force d'offrir le bien en question ou en faire l'aumône à ceux qui en ont besoin mais acceptent que des tiers en jouissent temporairement puis le leur restituent. Or le prêt répond aux attentes des deux catégories de personnes.
L'une des manifestations de la miséricorde d'Allah est qu'Il permit le prêt dans la finalité de satisfaire le besoin de l'emprunteur et de faire remporter une rétribution au prêteur qui permet à son frère de jouir d'un bien tout en en gardant la propriété.
Allah dit: {Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression.} [Sourate Al-Mâ`ida: 2].
On rapporte qu'Anas ibn Mâlik - Allah l'a agréé - dit: Il y eut une alerte à Médine et le Prophète ﷺ emprunta un cheval à Abou Talha appelé Al-Mandoub qu'il monta. A son retour il dit: "Nous n'avons trouvé rien d'alarmant, mais le cheval est rapide." (Al-Boukhârî 2627 et Mouslim 2307).
Les conditions de validité du prêt
Les piliers du prêt
L'emprunteur doit préserver le bien, l'entretenir, en faire bon usage et le restituer en bon état à son propriétaire. Si le bien est détruit alors qu'il est chez l'emprunteur sans qu'il ne l'ait utilisé, il doit le dédommager dans tous les cas, qu'il ait fait preuve de négligence ou non. Si en revanche le bien est détruit alors qu'il est utilisé conformément à ce que son propriétaire a permis, alors l'emprunteur ne doit aucun dédommagement, sauf s'il transgresse ou fait preuve de négligence.
L'emprunteur doit restituer le bien qu'il a emprunté lorsqu'il a satisfait son besoin. Il doit le restituer en bon état, soit dans l'état où il l'a pris, et il ne doit pas le garder ou nier le prêt. Sinon, il devient un traître et un pécheur.
Le prêteur peut à tout moment demander à ce que le bien prêté lui soit restitué tant que sa demande ne cause pas de préjudice à l'emprunteur. Si sa demande cause un préjudice à l'emprunteur, la restitution du bien est reportée jusqu'à ce que le préjudice disparaisse, comme lorsque quelqu'un prête une terre où l'emprunteur plante des grains. Le prêteur ne peut récupérer la terre qu'après que le prêteur a procédé à la moisson.
Allah - exalté soit-Il - dit: {Certes, Allah vous commande de rendre les dépôts à leurs ayants-droit, et quand vous jugez entre des gens, de juger avec équité. Quelle bonne exhortation qu’Allah vous fait! Allah est, en vérité, Celui qui entend et qui voit tout.} [Sourate An-Nisâ`: 58].
